« Faire ses choux gras » de quelque chose signifie : tirer pleinement profit de quelque chose, s’en donner à cœur joie à propos de quelque chose, exploiter largement quelque chose.
Faire ses choux gras : origine de l’expression
Le chou était une composante importante de l’alimentation paysanne, présent dans de nombreuses expressions proverbiales : ménager la chèvre et le chou, le bout de chou, une feuille de chou, faire chou blanc etc. La graisse évoque bien sûr la cuisine du choux dans cette matière, végétale ou animale (avec du lard par exemple), pour en atténuer l’amertume, bien qu’il ait été plutôt consommé dans des soupes. Il y a peut-être ici l’idée de tirer la meilleure saveur d’un ingrédient médiocre, donc en tirer le plus large profit.
« Faire ses choux gras » s’inscrit en outre dans une série de quelques expressions où la graisse tient le rôle symbolique de la richesse (« gras » est souvent synonyme d’opulent, riche), de l’onctuosité, du plaisir : une « grasse matinée » (se reposer longtemps et se lever tard), « graisser la patte », « gras comme un moine », etc. « Faire ses choux gras » est une expression très ancienne. Elle figure dans le Dictionnaire du moyen français :
Et n’est loisible aucunement A homme ou femme, hault ou bas, De le tenir secretement N’aussy d’en faire ses choux gras, Ses grans chieres, ses ralias de Gueulle (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 18).
Selon le Dictionnaire historique de la langue française, cette expression a eu autrefois le sens de « se goberger » (manger avec abondance, prendre ses aises).
À lire ici : pourquoi dit-on « faire chou blanc » ?
Exemples
Personne n’ignore les ambitions de cet entrepreneur de 35 ans en tee-shirt et jean. Quatre ans plus tôt, il a récupéré 180 millions de dollars de la vente de sa compagnie PayPal à eBay, et annoncé qu’il se lançait à la conquête de Mars. Les médias ont fait leurs choux gras de ses élucubrations et personne ne le prend vraiment au sérieux.
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