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Convoler en justes noces : définition & origine (expression)

Publié le 20/09/2021 (m.à.j* le 20/11/2024)
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Définition

Convoler en justes noces signifie : se marier.  Selon le Dictionnaire d’expressions et locutions, cette expression serait ironique. On peut par exemple écrire : « après l’obtention de son CDI, elle se sentit prête à fonder une famille dont la première étape devait être de convoler en justes noces selon elle ».

 

Convoler en justes noces : origine de l’expression

« Convoler » vient du bas latin juridique convolare (composé de cum, « avec », et volare, « voler ») qui est employé dans le cinquième livre du Code de Justinien (529) au sens de « se marier » :

… sed post annum ad secundas nuptias convolare.

De là vient la locution de jurisprudence « secondes / troisièmes » noces (synonyme de mariage), pour dire qu’une personne s’est remariée : 

Mais elle était si tranquille avec son père et si complétement maîtresse dans le petit château qu’il lui avait constitué en dot, qu’elle ne se sentait nullement pressée de convoler en secondes noces.

Sand, Les Beaux Messieurs du Bois-Doré

Après retranchement, le verbe « convoler » seul a souvent été employé pour « se remarier ». Molière (1622 – 1673) a détourné cette expression :

Nous lisons, des anciens, Mademoiselle, que leur coutume était d’enlever par force de la maison des pères les filles qu’on menait marier, afin qu’il ne semblât pas que ce fût de leur consentement, qu’elles convolaient dans les bras d’un homme.

Le Malade imaginaire, II, 4, Diafoirus

La locution « en justes noces » peut être repérée à partir des années 1840 dans des commentaires sur le droit romain. C’est peut-être une transcription de ex iustis nuptiis (à propos de la conception des enfants dans le cadre d’un mariage). 

Mais on oublie donc tous les principes du droit romain ; on oublie I° que la conception en justes noces et l’adoption étaient les seules sources de la parenté civile ;

Éléments du droit civil français…, 1844

Les « justes noces », c’est la situation légitime des mariés opposée à celle des concubins. La locution sort du langage juridique :

… elle y renonce ; elle veut qu’on l’épouse en justes noces, et elle rejette de son front d’airain son diadème usé sur tous les fronts des prostitués.

Jules Janin, Critique (d’Alexandre Dumas fils, Le Demi-Monde)

« Convoler en justes noces » apparaît dans les années 1880 : 

– Bah ! dira le bourgeois indulgent, ne faut-il pas que mon fils perde ses illusions, et, avant de convoler en justes noces, se marie quelques fois au moins ou à la course ?

Matyas Vallady, Les Deux Races, 1887

Exemples

  • Le récit des fiançailles de ces deux acteurs fascina la presque totalité du public, qui n’attendait que de les voir convoler en justes noces !