Ce qu’il faut retenir
-
L’accent circonflexe dans “coûter” remplace le “s” historique de “couster”. Exemple : coûter/couster.
-
La réforme de 1990 permet d’écrire “couter” sans accent. Exemple : Ce livre coute cher.
-
L’expression figée s’écrit toujours “coûte que coûte“. Exemple : réussir coûte que coûte.
-
Restez cohérent dans un même texte avec ou sans accent. Exemple : coûte/coûter ou coute/couter.
-
“Coûter” est un verbe intransitif sans complément d’objet direct. Exemple : cela coûte cent euros.
L’orthographe du verbe “coûter” suscite souvent des interrogations, notamment en ce qui concerne la présence ou l’absence de l’accent circonflexe sur le “u”. Faut-il écrire “ça coûte cher” ou “ça coute cher” ? L’expression consacrée est-elle “coûte que coûte” ou “coute que coute” ? Ce guide vous éclairera sur toutes ces questions pour vous permettre d’employer correctement ce verbe dans tous les contextes.
L’origine de l’accent circonflexe dans “coûter”
Étymologie du verbe et évolution orthographique
Le verbe “coûter” trouve son origine dans le latin “constare”, qui signifiait “se tenir ensemble” ou “être établi”. Au fil des siècles, ce terme a évolué pour devenir “coster” en ancien français, puis “couster” en moyen français, avant d’adopter la forme “coûter” que nous connaissons aujourd’hui.
L’accent circonflexe sur le “u” est apparu comme un marqueur étymologique indiquant la disparition d’une consonne, en l’occurrence le “s” de “couster”. Cette évolution orthographique s’est produite au XVIIe siècle, période où de nombreux accents circonflexes ont été introduits dans la langue française pour signaler ces suppressions de lettres.
La règle traditionnelle du “û” dans coûter
Selon l’orthographe traditionnelle française, le verbe “coûter” s’écrit toujours avec un accent circonflexe sur le “u”. Cette règle s’applique à toutes les formes conjuguées où le “u” est présent, ainsi qu’aux dérivés du verbe. L’Académie française a longtemps défendu cette orthographe comme la seule correcte.
L’accent circonflexe est donc normalement présent dans toutes les formes où la lettre “u” apparaît, comme “coûte”, “coûtes”, “coûteux”, “coûteuse”, etc. Cette règle traditionnelle reste celle enseignée prioritairement dans le système éducatif français.
Comment conjuguer correctement le verbe coûter
Les formes avec accent circonflexe
Dans la conjugaison du verbe “coûter”, l’accent circonflexe se place sur le “u” chaque fois que cette lettre est présente. Au présent de l’indicatif, nous avons donc :
Il en va de même pour les autres temps et modes :
Les formes sans accent circonflexe
Il est important de noter que certaines formes conjuguées ne comportent pas d’accent circonflexe, tout simplement parce qu’elles ne contiennent pas la lettre “u”. C’est le cas du participe présent “coûtant” et de certaines formes du passé simple :
Notez que dans “coûtâmes” et “coûtâtes”, l’accent circonflexe sur le “a” est lié à la conjugaison du passé simple et non à l’étymologie du verbe.
Tableau récapitulatif de conjugaison
Temps | Je/J’ | Tu | Il/Elle | Nous | Vous | Ils/Elles |
---|---|---|---|---|---|---|
Présent | coûte | coûtes | coûte | coûtons | coûtez | coûtent |
Imparfait | coûtais | coûtais | coûtait | coûtions | coûtiez | coûtaient |
Futur | coûterai | coûteras | coûtera | coûterons | coûterez | coûteront |
Passé simple | coûtai | coûtas | coûta | coûtâmes | coûtâtes | coûtèrent |
L’expression “coûte que coûte” : orthographe et usage
Origine et signification de l’expression
L’expression “coûte que coûte” est une locution adverbiale qui signifie “à tout prix”, “quoi qu’il en coûte” ou “quelles que soient les difficultés”. Elle est formée d’une répétition du verbe “coûter” conjugué au subjonctif présent, ce qui renforce l’idée de détermination face aux obstacles.
Elle était déterminée à réussir son examen coûte que coûte, même si cela impliquait d’étudier jour et nuit.
Cette expression puise ses racines dans l’ancien français et fait partie des nombreuses locutions où la répétition joue un rôle d’intensification. Son usage s’est généralisé dans la langue courante et on la retrouve aussi bien à l’écrit qu’à l’oral.
Pourquoi on écrit “coûte que coûte” avec des accents
Conformément à la règle traditionnelle, l’expression correcte s’écrit “coûte que coûte” avec des accents circonflexes sur les deux “u”. Cette orthographe est la seule reconnue par l’Académie française et les ouvrages de référence.
Cette expression figée doit donc toujours conserver ses accents circonflexes, même pour ceux qui adoptent l’orthographe rectifiée dans d’autres contextes.
La réforme orthographique de 1990 et son impact sur “coûter”
Ce que dit la réforme à propos de l’accent circonflexe
Les rectifications orthographiques du français proposées en 1990 et approuvées par l’Académie française prévoient la suppression de l’accent circonflexe sur les lettres “i” et “u”, sauf dans certains cas spécifiques où il permet de distinguer des homonymes (comme “dû” et “du”).
Cette réforme vise à simplifier l’orthographe française en supprimant des signes diacritiques qui n’ont plus de justification phonétique. Selon ces recommandations, le verbe “coûter” peut donc s’écrire “couter” sans accent circonflexe.
Les deux orthographes acceptées aujourd’hui
Aujourd’hui, en vertu de cette réforme, les deux orthographes sont considérées comme correctes :
Il est important de noter que bien que les deux formes soient acceptées, l’orthographe traditionnelle avec accent circonflexe reste encore largement prédominante dans l’usage, notamment dans les contextes formels, les textes officiels et l’enseignement. La plupart des dictionnaires et manuels scolaires privilégient encore la forme avec accent.
En pratique, il est recommandé d’adopter une orthographe cohérente au sein d’un même texte : soit utiliser systématiquement l’accent circonflexe pour toutes les occurrences de “coûter”, soit l’omettre systématiquement.
Astuces mnémotechniques pour ne plus se tromper
Comment mémoriser facilement la bonne orthographe
Pour ne plus hésiter entre “coûte” et “coute”, voici quelques astuces mnémotechniques efficaces :
- Pensez au lien étymologique : le “û” remplace le “s” disparu de “couster”. Ce qui coûte représente souvent une somme substantielle, tout comme le “s” substantiel a été remplacé par un accent.
- Associez mentalement “coûter” au mot “prix” : ce qui a un prix élevé mérite un accent circonflexe qui ressemble à un petit chapeau pointant vers le haut, comme les prix qui montent.
- Créez une phrase repère : “Un bien de valeur coûte cher et mérite son accent.”
- Si vous suivez l’orthographe traditionnelle, souvenez-vous que dans l’expression “coûte que coûte”, les deux “û” sont comme des jumeaux qui doivent rester ensemble.
Les pièges à éviter dans l’usage du verbe coûter
Certaines confusions courantes peuvent piéger même les personnes attentives. Voici les erreurs les plus fréquentes à éviter :
Confusion sur la construction grammaticale : Le verbe “coûter” est intransitif et se construit avec un complément circonstanciel, non avec un complément d’objet direct.
Mélange des orthographes : Il est préférable de rester cohérent dans un même texte. Évitez d’utiliser tantôt “coûte”, tantôt “coute”.
Oubli de l’accent dans l’expression figée : Même si vous adoptez l’orthographe rectifiée, l’expression “coûte que coûte” conserve généralement ses accents.
En définitive, que vous choisissiez l’orthographe traditionnelle avec accent circonflexe ou l’orthographe rectifiée sans accent, l’essentiel est de rester cohérent et de connaître les règles qui sous-tendent votre choix. L’orthographe traditionnelle reste toutefois privilégiée dans les contextes formels et académiques.
Laisser un commentaire