« en vertu » ou « en vertue » ou « en vertus » ? Orthographe et usage correct

Certaines expressions suscitent régulièrement des doutes quant à leur orthographe correcte. L’expression “en vertu” en fait partie. Vous hésitez parfois entre “en vertu”, “en vertue” ou “en vertus” ? Cette confusion est compréhensible mais peut être facilement dissipée.

Comprendre l’expression “en vertu” et son orthographe

Allons droit au but, la forme correcte est UNIQUEMENT “en vertu“, sans “e” final et sans “s”. Cette locution prépositive s’écrit invariablement ainsi, quels que soient le contexte ou la phrase dans laquelle elle s’insère. Les formes “en vertue” ou “en vertus” sont incorrectes lorsqu’utilisées dans cette expression spécifique.

En vertu de la loi du 29 juillet 1881, la liberté d’expression constitue un droit fondamental en France.

L’erreur d’orthographe provient souvent d’une confusion avec le pluriel du mot “vertu” (les vertus) ou d’une méconnaissance de l’orthographe du mot lui-même, certains pensant incorrectement qu’il s’écrit avec un “e” final.

Signification et usages de l’expression “en vertu”

L’expression “en vertu” signifie essentiellement “en application de” ou “conformément à”. Elle indique que quelque chose se fait ou existe en raison d’une règle, d’un accord, d’un principe ou d’une autorité reconnue. C’est une formulation qui introduit généralement la base légale ou logique d’une action ou d’une situation.

Lorsque vous utilisez cette expression, vous faites référence à un fondement qui justifie, autorise ou explique ce qui suit. C’est pourquoi on la trouve fréquemment dans les textes juridiques, administratifs ou formels.

Contextes d’utilisation courante

L’expression “en vertu” apparaît dans plusieurs contextes spécifiques :

1. Dans le domaine juridique : “En vertu de l’article 1134 du Code civil”
2. Dans le langage administratif : “En vertu des pouvoirs qui me sont conférés”
3. Dans l’argumentation logique : “En vertu du principe de précaution”
4. Dans les accords et traités : “En vertu de la convention signée entre les parties”

Cette expression est suivie de la préposition “de”, formant ainsi la structure complète “en vertu de“, presque toujours suivie d’un complément qui précise la source de l’autorité ou du principe invoqué.

Origine étymologique et évolution

Le mot “vertu” vient du latin “virtus“, qui désignait initialement la force morale, le courage, l’excellence. L’expression “en vertu de” s’est développée au fil du temps pour désigner ce qui tire sa force ou sa légitimité d’une source d’autorité.

Au Moyen Âge, le mot “vertu” désignait également un pouvoir ou une propriété inhérente à quelque chose. Cette nuance persiste dans l’expression moderne “en vertu de”, qui évoque une force agissante dérivée d’une règle ou d’un principe.

Les décisions sont prises en vertu des principes fondamentaux établis lors de la création de l’organisation. Rien ne peut déroger à cette règle.

Le genre du mot “vertu” et ses variations

Le mot “vertu” est de genre féminin en français. On dit donc “une vertu” et non “un vertu”. Cette caractéristique est importante à retenir pour l’accord des adjectifs qui s’y rapportent : “une grande vertu”, “une vertu cardinale”.

Bien que dans l’expression “en vertu”, le mot reste invariable, il est essentiel de connaître ses autres formes et usages pour éviter les confusions.

Le pluriel “vertus” et ses significations distinctes

Au pluriel, “les vertus” désigne généralement des qualités morales ou des propriétés bénéfiques. Ce terme peut avoir plusieurs acceptions :

Dans le domaine moral et philosophique, les vertus représentent des qualités éthiques comme la justice, la tempérance, le courage. Dans le contexte religieux, on parle des vertus théologales (foi, espérance, charité) ou cardinales. En médecine traditionnelle ou en botanique, le terme “vertus” fait référence aux propriétés curatives ou bénéfiques des plantes.

Il convient de distinguer clairement ce pluriel de l’expression “en vertu de”, où le mot reste invariablement au singulier.

Expressions proches et confusions fréquentes

Plusieurs locutions ou expressions peuvent être confondues avec “en vertu de”, soit par leur orthographe similaire, soit par leur sens proche. Voici les principales distinctions à connaître :

“En fonction de” est parfois utilisé comme synonyme, mais son sens est plus large et moins formel. “En vertu de” implique spécifiquement une autorité ou une règle établie, tandis que “en fonction de” indique simplement une relation de dépendance ou d’adaptation.

“Au nom de” peut sembler proche, mais cette expression invoque une représentation ou une justification plus symbolique, moins systématiquement liée à des règles formelles.

La confusion orthographique la plus courante reste l’ajout erroné d’un “s” final (“en vertus de”), probablement influencé par la forme plurielle du mot utilisée dans d’autres contextes.

Exemples pratiques d’utilisation correcte

Pour bien intégrer l’usage de cette expression, voici quelques exemples concrets et variés :

En vertu du contrat signé le 3 mai, vous êtes tenu de livrer la marchandise avant la fin du mois. Aucun délai supplémentaire ne sera accordé.

Dans le domaine professionnel : “En vertu de l’accord collectif, les salariés bénéficient de deux jours de télétravail par semaine.”

Dans le contexte académique : “En vertu du règlement universitaire, toute fraude entraîne l’annulation de l’épreuve.”

En droit international : “En vertu des traités internationaux, l’État s’engage à respecter les droits fondamentaux.”

Dans la vie quotidienne : “En vertu des règles de copropriété, le silence doit être observé après 22 heures.”

Conclusion : maîtriser l’usage de “en vertu” dans votre communication

L’expression “en vertu” constitue un outil linguistique précieux pour exprimer la conformité à une règle, un principe ou une autorité. Son orthographe correcte est invariablement “en vertu” (sans “e” final et sans “s”), suivie généralement de la préposition “de”.

Maîtriser cette expression vous permet d’apporter précision et légitimité à votre discours, particulièrement dans les contextes formels, juridiques ou administratifs. Elle enrichit votre vocabulaire et témoigne d’une bonne connaissance des subtilités de la langue française.

La prochaine fois que vous hésiterez entre “en vertu”, “en vertue” ou “en vertus”, vous saurez désormais quelle forme privilégier et dans quels contextes l’employer avec justesse et élégance.

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