On écrit : « des gratte-ciels » ou « des gratte-ciel ». Ce nom composé récent (fin du XIXe siècle) est traditionnellement invariable pour une question de sens : aucun des deux éléments ne peut porter la marque du pluriel, car « gratte » est la forme conjuguée de « gratter », et parce qu’il n’y a qu’un « ciel ». Cependant, les recommandations de rectification de l’orthographe de 1990 ont proposé de simplifier la formation du pluriel des noms composés liés par un trait d’union en les soumettant à la même règle que celle des mots ordinaires : ils prennent tout simplement la marque du pluriel quand ils sont au pluriel. On peut donc aussi écrire des « gratte-ciels ». On n’écrit pas, en revanche, « gratte-cieux », bien que cette orthographe pourrait convenir. En effet, ciel a deux pluriels, « ciels » et cieux ». « Cieux » est un pluriel emphatique employé notamment dans le vocabulaire religieux ou poétique. Il renvoie au ciel comme demeure des dieux ou comme paradis. Le nom composé gratte-cieux est justifié poétiquement (ces constructions sont si hautes qu’elles semblent atteindre la demeure des puissances divines), mais serait étrange dans le langage ordinaire. De surcroît, cette forme n’existe pas dans l’usage (peu de résultats sur Google, presque pas dans les articles de presse, mais quelques emplois rares sur Twitter).
Remarque : gratte-ciel est le calque de l’anglais américain skyscraper, dont le pluriel est skyscrapers (qui pourrait aussi se traduire par grattoir de ciel, plus long et moins aisé à employer).
Exemples :
- Les gratte-ciel jalousent mes châteaux de cartes (Radiguet, Emploi du temps)
- La plus célèbre ligne d’horizon de gratte-ciel au monde est celle de Manhattan à New York.
- Le soleil se couchait derrière l’écran de gratte-ciels qui se colorait de rose.
- À Paris, la plupart des gratte-ciels sont concentrés en banlieue nord-ouest, dans le quartier de la Défense.
Vous trouverez ici la liste des 10 plus hauts gratte-ciel(s) du monde.
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