Définition
(Locution verbale). N’avoir de cesse signifie :
1. emploi absolu (n’avoir pas/point de cesse) : ne pas cesser, ne pas s’arrêter. Exemple : Sa douleur n’a pas de cesse, mais il souffre désormais en silence. → Sa douleur ne cesse pas […] ;
2. (vieilli et rare, mais forme canonique reconnue par la tradition) n’avoir (pas/point) de cesse que + ne + subjonctif : ne pas connaître de repos ou de répit avant que, ne pas cesser ses efforts jusqu’à ce que. Exemple : Elle relit ses cours, et n’a de cesse qu’elle ne soit capable de les réciter par cœur. → Elle relit ses cours, et ne connaîtra pas de répit avant qu’elle ne soit capable de les réciter par cœur. Ce tour, dont le maniement est difficile, exprime une action non réalisée.
- Exemple littéraire : « Elle se fit baptiser avec toute sa maison, et n’eut de cesse que quand elle eut obtenu, à force d’instances, des quatre missionnaires qu’ils demeurassent chez elle. » (Renan, Histoire du christianisme)
3. (le plus courant) n’avoir de cesse de + infinitif : ne pas cesser de, ne pas arrêter de. Connote l’idée de multiplier les tentatives, les efforts pour parvenir à quelque chose. Exemple : Ils n’ont de cesse de me rappeler que je dois aller faire réviser la voiture.
Étymologie (origine)
« cesse » est le déverbal (nom formé à partir d’un verbe) de cesser, qui n’est jamais employé avec un déterminant. Son usage est relevé dès le XIIe siècle (cf. Dictionnaire historique de la langue française), dans des tours sortis d’usage comme « ni fin ni cesse ». Il désigne « le fait de cesser ». On le trouve dans deux autres locutions : « sans cesse » et « n’avoir ni repos ni cesse » (vieilli). « N’avoir cesse de » n’existe pas. « N’avoir de cesse + infinitif » est la forme qui domine presque totalement l’usage. Cet usage avec l’infinitif, bien qu’il ait une tonalité archaïsante, est récent, et est critiqué par certains puristes parce que « cesse » n’y signifie plus « répit ». « N’avoir de cesse » + que + ne + subjonctif est un tour littéraire sorti d’usage qui ne sera compris que par certains érudits ou par des usagers versés dans la littérature.
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