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Pluriel : des « allers-retours » ou « aller-retour » ? (orthographe)

Publié le 20/10/2021
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On écrit : des « allers-retours » ou des « aller-retour ». Les deux formes sont admises au pluriel, mais il faut probablement préférer la première forme avec les « s ». Un grammairien « puriste » comme Jean Girodet (Dictionnaire des pièges et difficultés de la langue française) considère ce nom composé comme invariable. « Aller et retour » l’est selon lui aussi. On trouve parfois le pluriel d’« aller-retour » sans « s ». Le TLFi cite Jacques Rivière :

  • Il faut que tu prennes deux allers (à moins que − cas excessivement improbable − la validité des aller-retour soit en ce moment prolongée à cause de fêtes quelconques…) (J. Rivière, Alain-Fournier, Correspondance, lettre de J. R. à A.-F., juill. 1907)

Autre exemple avec « aller et retour » chez Proust : 

  • Puis, le monde dédaigné par elle à vingt ans, quand il était à ses pieds, lui avait cruellement manqué à trente, quand, depuis dix ans, personne, sauf de rares amies fidèles, ne la saluait plus, et elle avait entrepris de reconquérir laborieusement pièce par pièce ce qu’elle possédait en naissant (aller et retour qui ne sont pas rares). (Sodome et Gomorrhe, 1922)

Toutefois, le pluriel avec des « s » à « aller » et à « retour » semble, à première vue, plus logique (sans entrer dans des débats complexes), puisque ce nom est composé de deux noms qui sont, eux, variables (des allers et des retours). Il semble d’ailleurs largement dominant dans l’usage (si l’on se fie aux résultats donnés par google n-gram). Il est proposé par le Robert ou le Larousse. L’Académie écrit dans la 9e édition de son dictionnaire : « avez-vous acheté des allers et retours ? ».  Exemples

  • […] ces années-là furent sans doute les plus belles de sa vie, une vie paisible où de brefs allers et retours dans la capitale alternaient avec de longs séjours dans la ferme de son beau-père […] (Perec, La Vie mode d’emploi)
  • L’un des signes les plus nets de cette vocation civique, ou politique au sens le plus noble du terme, peut être observé dans les allers-retours entre les grandes universités et l’administration, c’est-à-dire le gouvernement, lors de chaque alternance politique. (Antoine Compagnon, « Leçons américaines », Le Débat, vol. 156, no. 4, 2009, pp. 99-116.)

Quel est le pluriel de « savoir-faire » ?