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55 mots que l’on ne sait pas prononcer

Publié le 01/11/2021 (m.à.j* le 02/04/2024)
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Il s’agit ici de revenir sur la prononciation de quelques mots, notamment de noms, dont la prononciation prête à confusion, ce qui peut parfois agacer.

 

55 mots que l’on prononce mal

Abasourdir : est souvent prononcé comme s’il avait un double « s », « abassourdir ». Cependant, le « s » peut être prononcé comme un « z » : « abazourdir », parce que ce verbe est dérivé de basourdir, « tuer », lui-même dérivé d’un verbe argotique de même sens, bazir.

Adéquat : la prononciation proposée par les dictionnaires, « adékwa », a l’avantage de permettre de faire la différence avec le féminin « adéquate », prononcé « adékwate ».

Agenda : ce terme est un emprunt au latin et sa prononciation est particulière, « ajunda » (son « un » comme « faim »), que l’on peut entendre parfois « ajainda ».

Almanach : d’après une enquête de Mathieu Avanzi, la prononciation « almana » survit aujourd’hui surtout en Bourgogne, mais « almanak » domine ailleurs. Chez les plus de 55 ans, « almana » est installé bien au-delà de la Bourgogne, dans le Centre, le département du Nord, en Vendée, etc.

Ananas : les cartes de Mathieu Avanzi montrent des francophones d’Europe très divisés sur la prononciation du « s » final. « Anana » domine à la pointe nord de la France et en Wallonie, ainsi que dans quelques poches au sud de la France. Il précise qu’à cette division géographique s’ajoute en France une véritable division entre les générations, puisque la prononciation sans « s » est bien plus répandue chez les personnes âgées.

Anis : comme le montre l’enquête de Mathieu Avanzi, la prononciation du « s » final dépend de la région. La prononciation avec « anisse » domine largement en France et en Suisse, celle en « ani » domine en Belgique, en Bourgogne et sur une bande de terre qui relie ces deux endroits. Chez les personnes de plus de 55 ans, la prononciation est majoritaire sur une bande allant de la Belgique à la Savoie.

Août : pouvait se prononcer « ou » ([u] en alphabet phonétique international), mais la prononciation très majoritaire en France est « oute ». On prononce en revanche aoûtien « aoucien » (avec le « a »).

Arguer : est souvent prononcé argué mais devrait se prononcer argüer selon la norme. Pour cette raison, les recommandations de rectifications de l’orthographe de 1990 ont proposé d’ajouter un tréma sur le u.

Astérisque : le nom de ce signe typographique tend à se transformer en « astérix » dans les conversations de tous les jours.

Auxerre : parce qu’il a un « x », est souvent prononcé « aukserre », comme « Mexico ». Cependant, le « x » a la particularité de se prononcer comme un double « s » ici, parce qu’il note en réalité le double « s ». On prononce donc « ausserre ». Ce nom vient en effet du latin Autessiodorum.

Avoriaz : se prononce « avoria », sans le « z » final.

Bourg-en-Bresse : se prononce « bourkenbresse » pour assurer la liaison entre le « g » et le « en » sans que ces deux mots soient fondus en « bourjenbresse ». « Bourenbresse » semble combattu gentiment par les locaux.

De Broglie : ce nom se prononce « de breuille ».

Bruxelles : le cas est identique à celui d’Auxerre. Se prononce en réalité « Brussèl ». Cette graphie correspond d’ailleurs au nom de la ville en flamand.

Au grand dam : selon certains (comm Girodet), devrait être prononcé « den », comme dent, mais cette prononciation n’a pas cours. On entend presque tout le temps : au grand « damme ». À lire ici : l’origine de cette expression.

Carrousel : l’orthographe indique la prononciation, « carouzel ».

Cassis : se prononce sans le « s » final, surtout chez les plus âgés, sur un territoire allant de la Bretagne au Poitou. Mais cette prononciation semble disparaître au profit de « cassisse ».

Chamonix : le « x » final ne se prononce pas, « Chamoni » (une vidéo ici),

Dégingandé : le mot est rare et donc rarement prononcé. Le « g » devant le « i » se prononce « je » (comme dans girafe), il faut donc prononcer « déjingandé ».

Détritus : à l’exception de quelques poches régionales, les francophones d’Europe ne prononçent pas le « s » final, comme l’a montré Mathieu Avanzi.

Doubs : se prononce « dou ».

Dilemme : l’orthographe indique la prononciation, « dilème ».

Distiller : est souvent prononcé « distiyé », comme briller ou sautiller, mais les dictionnaires préconisent « distiler » comme osciller. On prononce de la même manière « distillation » et « distillerie » comme s’ils n’avaient qu’un seul « l ».

Entrepreneuriat : la prononciation qu’indique l’orthographe est difficile. Pour cette raison, on a tendance à prononcer « entreprenariat », en suivant par exemple « professeur – professorat ».

Épars : se prononce « épar ». Le féminin est cependant « éparse ».

Etc. : se prononce « ètcétéra » et pas « ekcétéra ».

Gageure : ce dérivé de « gager » se prononce « gajure ». Son « e » muet permet d’éviter la prononciation « gaguure ». Pour cette raison, les recommandations de 1990 ont proposé de l’écrire « gageüre ». Une gageure est un défi qui semble impossible à relever.

Galimatias : se prononce rarement, et selon la tradition sans le « s » final, « galimatia ».

Geôlier : le « e » après le « g » est muet. On prononce donc « jôlier » (et geôle, « jôle »), ce qui facilite bien les choses en évitant le hiatus.

Gérardmer : se prononce « gérarmé ».

Imbroglio : emprunt à l’italien qui le prononce « imbrolio ». Le français préfère « imbrogli-o ».

Imprésario : emprunt à l’italien qui le prononce « imprezario ». Le français préfère « impressario ».

Indemne : se prononce comme l’orthographe l’indique, « indèmne », et pas « indème ».

Jeûne : contrairement à jeune, se prononce avec « eu » comme dans « heureux ».

Œdipe : selon certains, comme Girodet, doit se prononcer « édipe », mais cette prononciation n’a pas cours aujourd’hui. La prononciation ordinaire est « eudipe ».

Handball : selon le Dictionnaire historique de le la langue française et le TLFi, ce terme est bien un emprunt à l’allemand (Die Hand : main, Der Ball : balle) et devrait donc être prononcé « hand-balle ». Cependant, la prononciation « handbôle » est courante. L’idée que le nom de ce sport est d’origine allemande et qu’il devrait être prononcé à l’allemande est cependant assez courante, et de nombreux locuteurs en reprennent d’autres sur ce fondement.

Megève : se prononce « meugève » et pas « mégève ».

Metz : ne se prononce pas à l’allemande « maitze » mais « messe ». Cliquez ici pour en savoir plus.

Mnémotechnique : ne pas oublier de prononcer le « n » après le « m », qui donne « mnémo » et pas « mémo ».

Mœurs : il y a un début irrésolu sur la prononciation du « s » final, qui rappelle l’étymologie du mot, le latin mores.

Montpellier : la prononciation très majoritaire est « montpeulier », mais on peut aussi dire « montpélier ».

Pancréas : si les dictionnaires indiquent la prononciation du « s » final, « pancréasse », mais les francophones d’Europe sont en réalité très divisés sur sa prononciation.

Pneu : à l’est de la région Occitanie et dans la majeure partie de la Corse, on prononce « peuneu ».

Poêle : prononcé « pwal », mais « pwèl » en Bretagne, dans le nord de la France et dans quelques localités de Suisse romande.

Pont-Aven : se prononce « pontavène ».

Précocement : et pas « précocément ».

Quasiment : se prononce selon les dictionnaires « kaziment », pas « kwaziment ». Il y a peut-être des variations régionales.

Reblochon : des locuteurs tendant à prononcer « roblochon », parce que le « o » s’assimile au « e ». La bonne prononciation est cependant « reublochon », mais comme le montre cette vidéo dans laquelle un jeune producteur à l’accent savoyard présente son activité, le « e » tend parfois à devenir « o » à force de répétitions.

Rébus : la prononciation du « s » final tend à disparaître chez les plus jeunes, qui préfèrent « rébu ».

Rehausser : la prononciation « réhausser » est probablement majoritaire, peut-être parce qu’elle rend plus facile la prononciation du hiatus (la rencontre de deux voyelles, « e » et « au »). Mais l’orthographe indique la prononciation traditionnelle « reuhausser ». De même, on prononce « reuhaussement » et « reuhaut ».

Secrétariat : et non pas « secrétériat ».

De Staël : ce nom se prononce « stal ».

Tagliatelle : emprunt à l’italien qui prononce « tagliâtélé ». Le français préfère « tagliatèl ».

Talleyrand : nom d’un révolutionnaire et célèbre ministre français (1754 – 1838) se prononce traditionnellement « talran ».

Zinc : une ancienne prononciation prononcait le « c » final comme un « g », « zing ».