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« Imagination » et « imaginaire » : quelle différence ?

Publié le 14/12/2021 (m.à.j* le 25/08/2022)
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« Imagination » et « imaginaire » sont des paronymes. La ressemblance de prononciation entre ces mots peut prêter à confusion.

 

Imagination : définition

Du latin imaginatio, « image, vision ». L’imagination (féminin) signifie : la faculté d’inventer des choses, des images, des histoires, des idées ;

  • Quand on a pas d’imagination, mourir c’est peu de chose, quand on en a, mourir c’est trop. Voilà mon avis. (Céline, Voyage au bout de la nuit)
  • Même pour la duchesse de Guermantes, comme pour certaines pages de Bergotte, son charme ne m’était visible qu’à distance et s’évanouissait quand j’étais près d’elle, car il résidait dans ma mémoire et dans mon imagination. (Proust, À la recherche du temps perdu)

À lire ici : « goulot » ou « goulet » d’étranglement ?

 

Imaginaire : définition adjectif + nom

Du latin imaginarius, « d’image », « ce qui existe en imagination ». Comme adjectif, « imaginaire » signifie : qui est issu de l’imagination, qui n’a pas de réalité en dehors des productions de l’esprit.

— Autrefois, lui disait Julien, quand j’aurais pu être si heureux pendant nos promenades dans les bois de Vergy, une ambition fougueuse entraînait mon âme dans les pays imaginaires.  (Stendhal, Le Rouge et le Noir)

Comme nom, l’imaginaire (masculin) signifie : le domaine des choses imaginées, l’ensemble des productions de l’imagination d’une personne, d’un groupe de personnes, l’ensemble des représentations liées à quelque chose, ou les représentations collectives que se fait un peuple (l’imaginaire national).

  • Dans l’imaginaire collectif, les « paradis fiscaux » sont des territoires offrant des outils juridiques et fiscaux qui permettent d’échapper aux impôts d’États dont la fiscalité est jugée lourde, voire confiscatoire.  (Pierre-Alexis Blevin, Les Paradis fiscaux)
  • Il manifeste le fait que l’élection n’a pas tant – ou essentiellement – vocation à élire un Président, qu’à réactiver l’imaginaire français au travers d’une « dispute commune », dont les présidentiables sont les acteurs et non les auteurs. (Stéphane Rozès et François Euvé. « Le rite de la présidentielle et l’imaginaire français », Études, vol. , no. 4, 2017, pp. 31-42.)