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Monter le bourrichon : définition & origine de l’expression

Publié le 31/01/2022
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Monter le bourrichon (à quelqu’un ou à soi-même) signifie : se faire des illusions, se monter la tête, monter la tête de quelqu’un contre une autre ou contre quelque chose, s’exagérer la beauté des choses de la vie, etc. Exemples : 

  • Ils se sont monté le bourrichon à propos de l’organisation des vacances. Cela avait fini en petit drame familial. 
  • Je vous jure que je ne me monte pas le bourrichon, ayant de l’expérience, hélas ! Cependant qui sait ? (Flaubert, Correspondance)
  • — Maintenant, quand j’écris un morceau de style, j’ai besoin avant de l’écrire, de m’entraîner, de me monter le bourrichon, comme disait Flaubert, en regardant des matières d’art colorées, mais une fois cette griserie cérébrale obtenue, il me faut éviter la vue de ces choses, tout le temps que j’écris. (Journal des Goncourt)
  • Aussi, face à l’afflux de questions publiées sur Facebook, Magali a pris le taureau par les cornes, les a toutes recensées, afin de les poser à François Cros, président de Cottage Parks, le délégataire de la Tamarissière. « Tout le monde se montait le « bourrichon », sans avoir d’infos valables. (Midilibre.fr)

 

Monter le bourrichon : origine de l’expression

Cette expression argotique est composée de « bourrichon », qui désigne la « tête », comme le terme dont il est dérivé, « bourriche », d’origine obscure, et qui désigne un panier sans anse qui sert, le plus souvent, au transport des huîtres (ou de gibier, de fleurs, etc.). La métaphore de la tête vient de l’idée de récipient (la tête étant vue comme un contenant rempli du cerveau, certes, mais aussi d’idées, d’émotions, d’illusions, etc.). D’autres termes avec la syllabe « -ch » désignent la tête : bobèche, caboche, etc. L’usage de cette expression remonte au moins à la première moitié du XIXe siècle : 

Prenez garde, respectable douairière, vous vous montez le bourrichon.

L’Argus, 25 novembre 1847

Cette expression argotique semble avoir été très appréciée par Flaubert (1821 – 1880). Bien que relativement rare, elle est toujours comprise et employée aujourd’hui. À lire en cliquant ici : que signifie l’expression argotique « la quille » ?