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Cornecul : définition · origine · exemples

Publié le 28/01/2022 (m.à.j* le 30/07/2024)
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Définition

(Adjectif). Cornecul qualifie quelque chose d’absurde, ridicule. On peut par exemple dire d’une affaire complètement folle et insensée que « c’est une affaire cornecul à laquelle personne ne comprend rien ». Par extension, cet adjectif qualifie quelque chose d’amusant, de comique, « un scénario cornecul qui a plu aux plus petits comme aux plus grands ! ». Ce terme a été employé comme nom au sens de « fripouille, brigand, coquin, canaille » (« ce type est un sacré cornecul, méfie-toi de lui comme de la peste ! »). On l’emploie souvent avec la préposition « de », de cornecul, au sens « d’absurde, de crétin, de canaille ».

Ce terme d’argot très rare et désuet est difficile à définir. Il n’est pas très connu et peut signifier différentes choses pour différents locuteurs. Il peut avoir d’autres significations que celles relevées ci-dessus (comme juron par exemple, voir ci-dessous). Une « histoire de cornecul » signifie en général « une histoire farfelue, saugrenue » ou « une histoire scabreuse ».

À lire en cliquant ici : que signifie « en scred » ?

Exemples

Eh bien, mon vieux pays, nous voici donc une fois de plus face à face, emportés par une haute aventure de cornecul.

Dard, San-Antonio, Tire-m’en deux, c’est pour offrir

Le choix est dans ce cas restreint, car Jean-Marc Ayrault vient opportunément d’être accusé d’une histoire de cornecul, qui risque bien de gêner Hollande : un site internet rappelle que le maire de Nantes a été condamné en 1997 pour favoritisme […]

Michèle Cotta, Comment en est-on arrivé là ? (2016)

Cornecul : origine du terme

Ce terme est composé de « corne » et de « cul ». Seul le Dictionnaire historique de la langue française le relève et en fait de l’argot de l’École polytechnique. Pour le dictionnaire, il a d’abord signifié avec ironie « beau, admirable » puis, en passant dans l’argot militaire en général, « absurde, ridicule ». Un article de 1978 consultable sur le site de La Jaune et La Rouge (le magazine des alumni de Polytechnique) fait de ce terme un emprunt à Rabelais (fin du XVe siècle – 1553). On trouve en effet dans le Cinquième livre (1564) :

Je le voy ja, en esprit prophetique, un autre Acteon cornant, cornu, cornancul.

Un article plus récent du même magazine (2010) relève le sens « très bien, superbe ». On peut le relever deux fois avant la Première Guerre.

Le Prince. – Cornecul, cadenasse ton museau toi et que ma face se couvre de pustules si dans cinq minutes je ne t’ai pas cassé les reins […]

Dialogue amusant dans Don Juan, 23 janvier 1898, où « cornecul » est manifestement une insulte

Ah ! cornecul… je me suis foutu le doigt dans l’œil… je me suis trompé de ligne… Quelle affaire !

L’Ouest-éclair, 1er septembre 1912, où est il employé comme juron

Ce terme a peut-être été maintenu dans le langage de certains milieux par l’usage qu’en faisait Frédéric Dard (1921 – 2000), dont le style d’écriture était argotique. L’homme politique français Christophe Castaner avait qualifié en 2019 l’affaire Benalla d’ « affaire de cornencul ».