Définition d’adelphité
Le terme adelphité est un néologisme employé dans les milieux féministes francophones dans l’objectif de trouver un synonyme au mot « fraternité » non marqué par le genre. Le mot fraternité vient en effet du latin fraternitas, de frater, « frère ». Or, il désigne, dans le langage courant, les liens de parenté qui unissent et les frères et les sœurs et, par extension, la solidarité qui unit une famille, une communauté ou une nation. Il est toutefois jugé comme trop excluant par certains courants féministes, qui estiment que la langue peut enraciner dans l’esprit des individus des stéréotypes de genre. Adelphité est quant à lui dérivé d’un autre néologisme, adelphe, construit sur le grec adelphos, ἀδελφός, « frère » ou, quelques fois, comme adjectif, « de frère ou de sœur ». Adelphes est toutefois employé pour désigner des enfants nés de mêmes parents, qu’ils soient des frères ou des sœurs (« ce sont mes adelphes », comme on dirait en anglais « they are my siblings »), ou des personnes nées de mêmes parents, mais dont certains se reconnaissent comme non binaires, c’est-à-dire qui se reconnaissent une identité de genre qui n’est pas exclusivement féminine, ni exclusivement masculine. Ainsi, l’adelphité désigne le lien de parenté qui unit des enfants nés mêmes parents, qu’ils soient frères, sœurs ou non binaires et, par extension, comme fraternité, la solidarité qui unit une communauté. La fraternité serait masculine, l’adelphité plus générale et neutre.
Origine de l’« adelphité »
Ce néologisme semble avoir été formé par la féministe française Florence Montreynaud. Selon cette autrice, l’adelphité est un « sentiment à inventer » (Bienvenue dans la meute !, 2001) entre fraternité et sororité (la solidarité entre les femmes spécifiquement), qui désigne « les relations solidaires et respectueuses entre êtres humains ». L’adelphité regroupe selon elle la fraternité non machiste et la sororité pour porter les êtres humains à avoir des relations harmonieuses.
Florence Montreynaud demandait notamment de remplacer le mot « fraternité » par celui d’« adelphité » dans la Constitution française. Cette revendication a été reprise par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes en 2018 dans des propositions de modification de la Constitution. On peut toutefois estimer que l’influence de cette publicité a été limité. Le terme « adelphité » appartient toujours au vocabulaire de certaines communautés militantes, et ne sera pas compris par l’écrasante majorité des usagers.
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