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« Bon marché » : quel est le pluriel ?

Publié le 06/06/2022 (m.à.j* le 29/03/2023)
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On écrit « bon marché » au pluriel. Cette expression, qui signifie « peu coûteux », est invariable. On ne la place en outre jamais devant le nom qu’elle qualifie. Exemple : des voitures bon marché. Bien qu’elle fonctionne comme un adjectif, son invariabilité s’explique par le fait qu’elle une forme elliptique de « à bon marché » (synonymes : « à bon compte » ou « à vil prix »), qui est un complément du nom et ne doit pas varier. « À bon marché » est une locution très ancienne (relevée dès le XIIe siècle). Mais la forme introduite par la préposition « à » tombe aujourd’hui en désuétude : on dit surtout « bon marché ». Cette forme elliptique a été critiquée par Littré, sans succès. On en trouve d’ailleurs de nombreuses occurrences chez les auteurs les plus reconnus.

Le terme « marché » est ici employé dans un sens ancien : il désigne le prix de la marchandise. C’est pourquoi « le bon marché de quelque chose », tournure aujourd’hui désuète, signifiait « le bon prix de quelque chose, le prix avantageux de quelque chose ». De là aussi le nom du célèbre magasin de la rue de Sèvres à Paris.

« Bon marché » est enfin présent dans une expression toujours usuelle aujourd’hui (bien que rare et assez littéraire) : « faire bon marché de », qui signifie accorder peu d’importance à quelqu’un ou quelque chose, faire peu de cas de. « Meilleur marché » est aussi invariable. « [À] mauvais marché » n’existe pas.

Exemples avec « bon marché » au pluriel 

  • Cette entreprise est spécialisée dans la vente de téléphones bon marché.
  • Ces légumes sont peut-être bon marché mais ils ne sont pas très bons.

[…] un jeune Grenoblois, qui avait un procès à suivre à Lyon, cherchait un logement bon marché […]

Stendhal, Mémoires d’un touriste

[…] la naïve brusquerie d’un enfant qui joue avec un bibelot de collection sans plus de précautions qu’avec un objet bon marché.

Proust, Du Côté de chez Swann