De longue haleine signifie : qui est long, qui demande du temps et de la persévérance, qui demande des efforts prolongés.

Exemple : l’écriture de son livre a été un travail de longue haleine. 

 

Samedi 3 juillet, la vie de Dominique bascule. Stéphanie, sa fille de 36 ans, décède brutalement dans un accident routier près de l’aérodrome de Bondues. Depuis, elle s’est lancée dans un combat de longue haleine contre la violence routière, pour « tirer quelque chose de positif de cette tragédie ».

Lavoixdunord.fr

 

De longue haleine : origine de l’expression


Selon le Dictionnaire du moyen français, la locution « à grande aleine » ou « à longue aleine » signifie dès le Moyen Âge « sans reprendre son souffle » et, par extension, « avec persévérance » :

Par mont, par plaine,
De longue alaine [le moine]
Disoit ses heures a desroy

(ALECIS, Blas. faulses am. P.P., a.1486, 186) / DMF

Selon le Dictionnaire historique de la langue française, « l’haleine » est employé au XVIe siècle dans le sens de « capacité à soutenir un long effort intellectuel » (comme si la personne poussait un effort d’un seul tenant avant de reprendre son souffle à la fin de son travail).

On repère une forme identique à l’expression moderne chez Ronsard (1524 – 1585) : 

Une ode, une chanson se peut faire sans peine :
Mais une Franciade, œuvre de longue haleine,
Ne s’accomplit ainsi : il ne faut esprouver
La longueur de dix ans avant que l’achever 

Epistre a Charles, Cardinal de Lorraine, édition de 1610

Avec travail : 

Que lors qu’ils entreprendront de profiter au public par un Travail de longue haleine…

1640

À lire ici : pourquoi dit-on « virer sa cuti » ?

L’antonyme « courte haleine » ou « court d’haleine », n’est plus vraiment en usage :

J’étais encore loin d’aller bien. Pour un rien j’étais en sueur et pour un rien je prenais froid ; j’avais, comme disait Rousseau, « la courte haleine » ; parfois un peu de fièvre ; souvent, dès le matin, un sentiment d’affreuse lassitude, et je restais, alors, prostré dans un fauteuil…

Gide, L’Immoraliste

 

Malheureusement, avec l’éloquence, la rhétorique s’introduit aussi dans la poésie. Elle supplée commodément à l’inspiration, et trop souvent d’Aubigné en abuse, lorsqu’il est un peu à court d’haleine.

Introduction de 1896 aux Tragiques d’Aubigné / ici, à court d’haleine renvoie au manque d’inspiration