593 Vues
Enregistrer

Elle « coûte cher » ou « coûte chère » ? orthographe

Publié le 21/10/2022
0 commentaire

On écrit : elle coûte cher. En effet, « cher » est ici un adverbe, qui vient modifier un verbe d’estimation, « coûter », il précise son sens. On pourrait le remplacer par d’autres adverbes : elle coûte beaucoup, elle coûte pas mal, elle coûte énormément, etc. (on ne pourrait, pas en revanche, le remplacer par « chèrement »). Il est donc invariable et il ne faut pas l’accorder. Sa fonction n’est pas de qualifier un nom. Le cas est le même avec d’autres verbes d’estimation : cette télévision pèse lourd (et pas « lourde »),  les ouvriers ont creusé profond, ces élèves travaillent dur, ces dirigeants ont vu grand, etc. Exemples :

  • Plus un objet coûte cher, plus il est désirable aux yeux des consommateurs.
  • Ces lampes sont très chères.
    • « Chères » est ici un adjectif qualificatif attribut qui s’accorde. On peut le remplacer par un autre adjectif : « Ces lampes sont très coûteuses ».
  • Renouer le dialogue avec mon voisin m’a coûté cher, mais cela m’a permis de régler ce problème de haie.
    • Renouer le dialogue avec mon voisin m’a coûté beaucoup […]
  • Ces places de concert coûtent cher, mais cet artiste joue toujours à guichet fermé.
  • Nous coûtons peut-être cher à l’État, mais nous sommes essentiels au fonctionnement de son administration.
    • Nous coûtons peut-être énormément à l’État […]
  • « ‘Vous vous êtes offert la fantaisie artiste d’orner l’angle de gauche d’un bibelot tunisien qui vous coûte cher […]’ » (Maupassant, Bel-Ami)
  • Ma vengeance me coûtera cher, dit-elle en le voyant s’éloigner ; mais, pour cette fois, je ne la manquerai pas. (Balzac, Les Chouans)
  • Jamais de vin, jamais de viande, parce que la viande et le vin coûtent cher et qu’ils ne gagnent que cinq cents francs par an ! (Daudet, Lettres de mon moulin)
  • — Oh ! dites-moi… mais c’est assez délicat… si vos premières « nuits » vous coûtaient cher… (Segalen, René Leys)

Vous devez cliquer ici pour lire l’article : « vu la situation », faut-il accorder ?