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La question “elles se sont pris” ou “elles se sont prises” illustre parfaitement la complexité de l’accord du participe passé avec les verbes pronominaux. Cette difficulté grammaticale tourmente de nombreux francophones, car la réponse dépend entièrement de l’analyse syntaxique de la phrase.
L’accord du participe passé avec le verbe “se prendre” suit des règles précises que nous allons détailler. Comprendre ces mécanismes vous permettra d’éviter définitivement cette erreur courante.
Ce qu’il faut retenir
-
Analysez la fonction du pronom « se » : COD ou COI détermine l’accord
Exemple : « se sont prises au jeu » (COD) -
Méthode de substitution infaillible : remplacez par l’auxiliaire « avoir »
Exemple : « ont pris qui ? Elles-mêmes » -
COD postposé = participe passé invariable toujours
Exemple : « se sont pris les pieds » -
Verbes essentiellement pronominaux s’accordent systématiquement avec le sujet
Exemple : « se sont évanouies » -
Expressions figées conservent leur orthographe traditionnelle établie
Exemple : « se sont rendu compte »
La règle fondamentale d’accord
Pour déterminer l’orthographe correcte, vous devez analyser la fonction grammaticale du pronom réfléchi “se”. Cette analyse conditionne entièrement l’accord du participe passé.
Quand le pronom “se” est complément d’objet direct
Lorsque “se” remplace un complément d’objet direct, le participe passé s’accorde avec le sujet féminin pluriel.
Dans ces exemples, “se” équivaut à “elles-mêmes”. Le verbe pronominal exprime une action réfléchie où le sujet agit sur lui-même.
Quand le pronom “se” est complément d’objet indirect
Si “se” fonctionne comme complément d’objet indirect, le participe passé reste invariable. Cette situation survient notamment quand un complément d’objet direct suit le verbe.
Ici, “se” signifie “à elles-mêmes”. Les compléments d’objet direct “les pieds” et “la main” déterminent l’invariabilité du participe.
Exemples avec accord obligatoire (prises)
Exemples sans accord (pris)
Erreurs courantes à éviter
Expressions idiomatiques particulières
Ces exemples illustrent la diversité des constructions possibles et vous aideront à mieux comprendre quand accorder ou non le participe passé avec le verbe pronominal “se prendre”.
Méthode pratique de vérification
Pour éviter les erreurs, appliquez cette technique de substitution infaillible : remplacez le verbe pronominal par sa forme non pronominale.
| Phrase pronominale | Substitution | Analyse | Accord |
|---|---|---|---|
| Elles se sont prises au jeu | Elles ont pris qui ? Elles-mêmes | COD = “se” (antéposé) | Oui |
| Elles se sont pris la main | Elles ont pris quoi ? La main | COD = “la main” (postposé) | Non |
Cette méthode clarifie instantanément la fonction du pronom réfléchi et détermine l’accord nécessaire.
Cas particuliers et exceptions
Certaines expressions figées échappent aux règles générales. L’usage consacré prime sur la logique grammaticale.
Expression “se prendre à l’avance”
Dans cette construction, “se prendre à l’avance” signifie “s’organiser à l’avance”. Le pronom réfléchi fonctionne comme COD, imposant l’accord avec le sujet féminin pluriel.
Verbes essentiellement pronominaux
Les verbes qui n’existent qu’à la forme pronominale s’accordent systématiquement avec leur sujet. Cette règle simplifie considérablement l’analyse.
Pour vérifier votre orthographe et éviter ce type d’erreur, n’hésitez pas à utiliser notre correcteur d’orthographe qui détecte automatiquement les fautes d’accord.
Alternatives stylistiques
Pour éviter les difficultés d’accord, plusieurs alternatives élégantes s’offrent aux rédacteurs soucieux de clarté.
- Elles se sont pris les pieds → Elles ont trébuché maladroitement
- Elles se sont prises au jeu → Elles se sont laissées séduire par l’activité
- Elles se sont prises d’amitié → Elles ont développé une amitié sincère
Équivalences dans d’autres langues
Cette complexité grammaticale française n’existe pas universellement. Les traductions révèlent des approches linguistiques différentes.
| Langue | “Elles se sont prises” | “Elles se sont pris” |
|---|---|---|
| Anglais | They got caught | They caught themselves |
| Espagnol | Ellas se cogieron | Se pillaron |
| Italien | Loro si sono prese | Si sono colte |
| Allemand | Sie haben sich gefangen | Sie wurden erwischt |
Ces équivalences montrent que d’autres langues évitent cette complexité par des constructions syntaxiques alternatives.
Questions fréquemment posées
Faut-il toujours accorder “elles se sont prises” ?
Non. L’accord dépend exclusivement de la fonction du pronom réfléchi. Si “se” équivaut à “elles-mêmes” (COD antéposé), l’accord s’impose. Si “se” signifie “à elles-mêmes” (COI), le participe reste invariable.
Comment distinguer un COD d’un COI ?
Posez la question “qui ?” ou “quoi ?” pour identifier le COD, et “à qui ?” ou “à quoi ?” pour le COI. Cette méthode infaillible clarifie la plupart des situations d’accord complexes.
“Elles se sont fait mal” s’accorde-t-il ?
Dans cette expression courante, “se” équivaut à “à elles-mêmes”. Le COD “mal” suit le verbe. Le participe passé reste donc invariable : “elles se sont fait mal”.
Quelle règle s’applique avec “se rendre compte” ?
Cette locution figée impose l’invariabilité systématique : “elles se sont rendu compte”. L’usage consacré prime sur les règles générales d’accord du participe passé.
L’accord change-t-il au pluriel masculin ?
Les mêmes règles s’appliquent quel que soit le genre du sujet. “Ils se sont pris” (COI + COD postposé) versus “Ils se sont pris au piège” (COD antéposé avec accord masculin).
La maîtrise de ces accords demande de la pratique et une compréhension approfondie des mécanismes grammaticaux. Cette complexité fait de la langue française un défi permanent, même pour ses locuteurs natifs les plus expérimentés.










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