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« Il faut qu’on se voie » ou « qu’on se voit » ?

Publié le 11/10/2021
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On écrit : il faut qu’on se voie / il faut que l’on se voie. La tournure « Il faut que … » appelle le subjonctif (ici, la troisième personne du subjonctif présent du verbe « voir »). En effet, on emploie le subjonctif parce qu’il est question ici d’une situation virtuelle, d’une chose que l’on souhaite accomplir mais dont la réalisation n’est pas encore certaine : « il faut que » introduit une action encore théorique ou une conjecture (une hypothèse, une idée non vérifiée). 

À lire ici : « conjecture » et « conjoncture », quelle différence ?

Pour être sûr de soi, il suffit de remplacer le verbe « voir » par un autre.

  • Il faut qu’on fasse ce chemin ensemble.
  • Il faut que l’on soit forts demain. 
  • Il faut que tu ailles chez elle.

L’indicatif s’impose en revanche dans une phrase comme « on se voit demain ». Ici, rien ne demande le subjonctif parce que le locuteur est certain du fait que « l’on se verra demain ».

À lire ici : « après que » : indicatif ou subjonctif ?

Exemples avec « il faut qu’on se voie »

  • Il faut vraiment que l’on se voie avant 13h pour préparer la réunion de cet après-midi.
  • « Les seuls rapports qu’on ait, c’est à l’atelier, ce champ de bataille des intérêts. Il faut qu’on se voie davantage ; il ne faut pas qu’il y ait de telles luttes ; il faut que le capital et le travail s’associent ; il faut revenir aux corporations. » (Le Figaro, 24 janvier 1888)
  • « L’autre a été soufflée et l’a suivie ; jambes tremblantes, Sorokine ne savait plus que lui dire – elle a fini par balbutier : « je veux faire votre connaissance, il faut qu’on se voie une heure, si ça ne marche pas, on ne se verra plus ».(Simone de Beauvoir, Lettres à Sartre, Lundi 8 janvier 1940)
  • « Pour cela, il faut qu’on se voie tous, qu’on se parle, qu’on partage notre diagnostic sur l’état de la France, sur les meilleures solutions à mettre en oeuvre et qu’on décide comment on sélectionne celui qui portera nos couleurs. » (Interview de Valérie Pécresse, Le Parisien, 2 juillet 2021)