Pérenne est un adjectif qui est à la fois au masculin et au féminin. Le masculin de pérenne est donc pérenne. Cet adjectif est épicène, ce qui signifie qu’il a la même forme au masculin et au féminin. Cela prête facilement à confusion, parce qu’en français, nombre d’adjectifs féminins qui se terminent en -enne on une forme masculine en -en. On peut citer, par exemple, « parisien » au masculin (un architecte parisien) qui donne « parisienne » au féminin (une architecte parisienne), ou mitoyen au masculin (l’espace mitoyen) qui donne « mitoyenne » au féminin (maison mitoyenne). Pour cette raison, nombre de locuteurs pensent naturellement que « pérenne » est une forme uniquement féminine, ce qui n’est pas le cas.
Il n’existe pas de masculin « péren ». La forme du
mot s’explique par le fait que cet adjectif est un emprunt, fait
par Montaigne au XVIe siècle, au latin perennis, «
qui dure toute l’année, qui dure, solide durable » (per-,
l’achèvement, et annus, « année »). L’écrivain disait
ainsi : « Le monde n’est qu’une branloire perenne » (branloire désigne une planche placée sur un élément surélevé et
que les enfants s’amusent à faire balancer). Le mot s’est ensuite
appliqué à un cours d’eau qui s’est maintenu après un certain
temps, et à un feuillage qui dure toute l’année (par exemple le linum perenne, qui est une plante vivace ou pérenne). Il
ne serait sorti que très récemment de ces usages spécialisés selon
le Dictionnaire historique de la langue française (Robert). Il est vrai qu’il est aujourd’hui très courant, tout
comme le verbe « pérenniser », notamment dans la
langue du travail ou dans le langage politique.
Exemples :
- Les habitants de ce quartier doivent malheureusement subir un désordre pérenne.
- Ces trois entrepreneurs cherchent une organisation pérenne de leur entreprise afin d’assurer sa rentabilité.
- Les citoyens souhaitent savoir si les aides de l’État seront pérennes ou non.
- Ce village a fait construire plusieurs puits pérennes afin de faciliter l’accès à l’eau.
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