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« Méritant » et « méritoire » : quelle différence ?

Publié le 07/12/2021 (m.à.j* le 18/06/2022)
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Méritant et méritoire sont des paronymes et des synonymes, de même origine. 

 

Méritant : définition


Participe présent adjectivé de « mériter ». « Méritant » signifie : qui a du mérite, qui est s’est rendu digne d’éloges, qui a de la qualité. Cet adjectif est le plus souvent employé pour qualifier des personnes ou des êtres vivants.

Car quoique nous disions communément d’un cheval mauvais, qu’il est vicieux, on n’a jamais dit d’un bon cheval ou de tout autre animal imbécile et stupide, pour docile qu’il fut, qu’il était méritant et vertueux.

Diderot, Essai sur le mérite

Quant à l’autre madame Campardon, elle comblait Lisa d’éloges : une perle, aucun reproche à lui faire, enfin une de ces bonnes méritantes auxquelles on donne des prix.

Zola, Pot-Bouille

Peut-être employé comme nom : les « méritants ».

[…] à cet autre grand âge que certains appellent la vieillesse, et qui n’existe réellement point pour les privilégiés, les méritants et les dignes.

Robert de Nervo, Les Trois Âges de la vie

À lire ici : « dissolu » et « dissous », quelle différence ?

 

Méritoire : définition


Du latin meritorius, « qui procure un gain, qui rapporte un salaire ». « Méritoire » signifie :  qui a du mérite, qui est s’est rendu digne d’éloges, qui a de la qualité. Cet adjectif est rarement employé pour qualifier des personnes et des êtres vivants. Il qualifie plutôt des actes, des choses.

Puis, nous causons de sa prodigieuse faculté de travail ; sur quoi elle nous dit que son travail n’est pas méritoire, l’ayant toujours eu facile.

Journal, Goncourt, Année 1862

Pour ces deux raisons, M. de Charlus gardait un silence qui n’avait que les apparences de la discrétion, mais qui par un autre côté était méritoire, car se taire est presque impossible aux gens de sa sorte.

Proust, À la recherche du temps perdu

L’adjectif a été aussi employé par le vocabulaire chrétien au sens : « qui rend digne de la miséricorde divine ».

[…] il a voulu nous en soustraire la connoissance pour rompre nostre presomption par l’ignorance, & pour rendre nostre foy plus meritoire par la difficulté.

Jean de Silhon, Les deux véritez, 1626