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« Multiplier » et « démultiplier » : quelle différence ?

Publié le 05/02/2022
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« Multiplier » et « démultiplier » sont des paronymes et des termes proches, qui peuvent aussi être antonymes, ce qui peut prêter à confusion.

Si « multiplier » renvoie au fait d’accroître ou d’additionner un nombre de fois déterminé (comme multiplier par 3 par exemple), « démultiplier », formé sur « multiplier » avec le préfixe « dé- », renvoie en mécanique au fait de réduire la vitesse d’un mouvement pour en augmenter la force (~ faire levier). Par exemple, dans un engrenage, il y a démultiplication lorsque un petit pignon, qui a moins de dents, mène un plus grand pignon, qui a plus de dents (le rapport obtenu avec lorsque l’on roule avec les petites vitesses en voiture par exemple). La surmultiplication désigne l’opération contraire. 

Cependant, dans la langue de tous les jours, « démultiplier », très courant, n’est employé que comme un synonyme plus intensif de « multiplier ». « Démultiplier », c’est augmenter de beaucoup ses forces, multiplier quelque chose de manière importante, multiplier les tentatives, etc. Le sens mécanique originel du verbe est probablement inconnu de la plupart des gens, ce qui laisse penser que la condamnation de cet emploi au figuré de « démultiplier » par l’Académie française restera sans effet (ce sens est en revanche relevé par le Larousse et le Robert).

« Démultiplier » présente presque une énantiosémie, c’est-à-dire un cas où un mot signifie une chose et son contraire. 

À lire en cliquant ici : « collision » et « collusion », quelle différence ?

 

Exemples


Le besoin de verdure n’a jamais été aussi fort que depuis le début de la pandémie. De quoi donner un impact supplémentaire aux actions de la Fondation d’entreprise Georges Truffaut qui vient d’avoir 10 ans. Et démultiplier les publics concernés.

lesechos.fr

 

On peut même légitimement soutenir que leur position géographique « marginale » – leur handicap en quelque sorte – les conduit à démultiplier leurs efforts pour s’arrimer à l’Europe des Lumières et participer à ses échanges.

Pierre-Yves Beaurepaire, L’Europe des Lumières