436 Vues
Enregistrer

À cor et à cri : définition · orthographe · origine de l’expression 📯

Publié le 24/06/2021
0 commentaire

« À cor et à cri » signifie : avec insistance, à toute force, à grand bruit, vivement, avec éclat. On l’emploie souvent pour renforcer le verbe « réclamer ». Exemples : 

  • Les grévistes réclament à cor et à cri l’augmentation immédiate de leurs salaires.
  • Ce théoricien soutient à cor et à cri que ce que je dis est totalement faux.
  • « — Je sais que le parti socialiste réclame sa tête à cor et à cri, ainsi que l’élargissement immédiat du prisonnier de l’île du Diable. » (Proust, Le Côté de Guermantes)
  • J’ai vu et revu le comte de Lauraguais. Il soutient toujours, à cor et à cri, l’honnêteté de son amie. Il est sûr qu’il en est fou. Il vient de faire en son nom une plaisanterie en prose qui ne m’a pas déplu. (Diderot, Lettres à Mademoiselle Volland)

À cor et à cri : orthographe & origine de l’expression

Le cor de l’expression ne renvoie pas ici au « corps », mais à l’instrument à vent qui sert, à la chasse, d’instrument de communication. Aux sons émis par le sonneur répondent les cris des chasseurs et des chiens de la meute. C’était « chasser à cor et à cri ». Comme toutes les expressions liées à la chasse, elle est très ancienne. Certaines variantes du XVIe siècle faisaient précéder le cri du cor :

Vous, qui aux bois, aux fleuves, aux campaignes,
A cri, à cor, et à course hative
Suyvez des cerfz la trace fugitive,

Joachim Du Bellay, L’olive augmentée…, LXXXII

La soeur du Roy a pour moi fait ce dict :
Lors eux cuidans que fusse en grand credit,
M’ont appelle Monsieur à cry, & cor,

Clément Marot

« À cor et à cri » se trouve aussi à la même époque :

Certains jours apres le rencontre des Scepsiens, Paris Alexandre tout lassé de la course d’un cerf, lequel il avait longuement suivy en la forest Ida, à cor & à cry, & en le poursuivant sestoit eslongné de ses compaignons […]

Les Illustrations de Gaule et singularitez de Troye, par maistre Jean Le Maire de Belges […], 1549

Voir ici : pourquoi dit-on « sonner l’hallali » ?