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« Aucune réponse » ou « aucunes réponses » ? (orthographe)

Publié le 30/09/2022
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Il n’y a pas de règle unanime sur cette question. On peut donc employer les deux formes : « aucune réponse » et « aucunes réponses ». La logique, suivie par les « puristes », voudrait que « aucune » soit suivi du singulier, puisqu’il est équivalent de « pas de ». « Il n’y a aucune réponse » veut dire la même chose que « il n’y a pas de réponse ». S’il n’y pas de réponse, le singulier s’impose. En revanche, on peut employer librement « aucune » au pluriel avec des termes qui s’emploient surtout au pluriel (comme : archives, condoléances, funérailles, fiançailles, ténèbres, etc.). Or, « réponse » est souvent utilisé au singulier :

  • Je n’ai malheureusement reçu aucune réponse de leur part.
  • Aucune réponse du QCM de cet élève n’est correcte !
  • Tu peux lui faire confiance, il n’y a en lui aucunes ténèbres.

Toutefois, le pluriel « aucunes réponses » ne sera probablement pas considéré comme une faute par la majorité des locuteurs. Le Bon Usage remarque (section 630) que, dans l’usage, notamment littéraire, le pluriel est très courant, même avec des mots qui s’emploient aussi souvent au singulier qu’au pluriel. Il ajoute en outre que le pluriel «  aucuns » était très courant jusqu’au XVIIIe siècle. Ce pluriel peut se justifier par le fait que dans certaines situations, on attend naturellement plusieurs réponses (« il n’y a aucunes réponses à mes nombreuses lettres de candidature » par exemple). Exemples littéraires avec « aucunes » suivi du pluriel :

  • Quelle loi civile pourroit empêcher un esclave de fuir, lui qui n’est point dans la société, & que par conséquent aucunes lois civiles ne concernent ? (Montesquieu, De l’esprit des lois)
  • […] sans aucunes traces de fracture. (Balzac, Maître Cornélius)
  • À présent, une énorme lune claire descendait les bleues étendues et l’on n’entendait plus aucunes rumeurs. (Auguste de Villiers de L’Isle-Adam, La Céleste Aventure)
  • Aucunes choses ne méritent de détourner notre route ; embrassons-les toutes en passant; mais notre but est plus loin qu’elles. (Gide, La Tentative amoureuse)