On écrit : « à tout point de vue » ou « à tous points de vue ». Cette locution, apparue au milieu du XIXe siècle, peut être employée au singulier ou au pluriel. Le pluriel semble un peu plus courant que le singulier : le nombre d’occurrences est plus élevé sur Gallica (environ 8000 contre 2700 environ) ainsi que sur Google NGram, qui indique cependant une convergence de la fréquence d’emploi des deux formes (sur Google, les deux renvoient à un nombre similaire de résultats). « À tout point de vue » est équivalent à « de n’importe quel point de vue », tandis qu’« à tous points de vue » est équivalent à « de tous les points de vue ». La différence entre le singulier distributif et le pluriel collectif est infime : c’est en quelque sorte deux façons de dire la même chose.
D’autres expressions (dont Le Bon Usage a fait la liste) admettent singulier et pluriel : toute affaire cessante, en tout cas, en toute chose, de tout côté, de toute façon, tout compte fait, en tout genre, de toute manière, en tout point, à tout propos, en tout sens, de toute sorte, de tout temps, en toute occasion, de toute part, en tout lieu, etc.
Exemples :
- « Il y eût été, à tous points de vue, un des bons serviteurs du pays. » (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, etc.)
- « Je vous sens si loin, si loin à tous points de vue, que je n’ai pas grand goût à vous écrire. » (Gide, Correspondance avec Jean Delay)
- « […] mais j’étais sûr d’avoir à tous points de vue – coupant court, notamment, à cette possibilité de conséquences […] » (Leiris, Fourbis)
- « Vous voyez que je suis à tout point de vue beaucoup plus calme quoique sans nouvelles de tout ce petit monde. » (Sartre, Lettres au castor et à quelques autres)
- « Respirez lentement et dites comme une prière, en récitant d’une voix monocorde : Tous les jours, et à tout point de vue, je vais mieux, de mieux en mieux » (Jean-Louis Fournier, Veuf)
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