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« De temps à autre » ou « de temps à autres » ? orthographe

Publié le 19/09/2018 (m.à.j* le 22/11/2022)
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On écrit : de temps à autre.

Pourquoi écrit-on « de temps à autre » ?

Cette locution est synonyme de « quelquefois, parfois, par intermittence, de temps en temps ». L’hésitation sur son orthographe vient du fait que « autre » n’a pas de déterminant, ce qui prête à confusion sur le sens du mot auquel il est lié, « temps ». Dans cette locution, on ne parle pas de « moments » (des temps), mais du temps au singulier, de l’écoulement des choses (de temps à autre temps). Sur le même modèle, il existe par exemple « de côté et d’autre » ou, autre exemple, « de fois à autre » (expression aujourd’hui disparue). Le livre de Céline D’un château l’autre (1957) reprend ce modèle.

La forme avec le pluriel « autres » est rare. On ne la trouve pas facilement chez les écrivains célèbres. Elle ne renvoie par exemple qu’à 3617 résultats sur Gallica, contre 69 820 pour la forme au singulier. L’outil google ngram indique aussi qu’elle est rarissime. Il vaut peut-être mieux l’éviter parce qu’elle pourrait paraître fautive.

À lire ici : de tout temps » ou « de tous temps » ?

Exemples 

  • J’aime m’asseoir à la terrasse d’un café de temps à autre pour regarder les passants et les juger secrètement.
  • Ce film scintille de temps à autre, mais c’est avant tout un trou noir d’où ne ressort que l’ennui.

Il ne s’ennuyait point, il suivait ces travaux avec passion ; de temps à autre on trouvait quelque médaille, et il ne voulait pas laisser le temps aux ouvriers de s’accorder entre eux pour l’escamoter.

Stendhal, La Chartreuse de Parme

La vieille femme qui faisait la cuisine venait de temps à autre s’informer de leurs goûts

Flaubert, Bouvard et Pécuchet

De temps à autre, sur le grand calme de l’après-midi gelé, montait l’appel lointain d’une bergère ou d’un gamin hélant son compagnon d’un bosquet de sapins à l’autre.

Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes