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Écrivaine : peut-on employer ce féminin ? ✍️

Publié le 21/02/2023 (m.à.j* le 24/05/2024)
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La forme féminine d’écrivain

Écrivain n’a pas de forme féminine bien établie en français. Plusieurs voies se présentent donc aux locuteurs :

 

1. Conserver le nom masculin « écrivain »

…tant pour les hommes que pour les femmes. « Cette femme est un écrivain de grand talent ». On peut souvent lire « femme écrivain », bien que cette tournure soit un peu empruntée. Certains avancent que ce masculin masque la différence des sexes pour ne mettre en avant que la production même du littérateur.

 

2. Considérer « écrivain  » comme un mot épicène

…ce qui signifie qu’il ne change pas de forme au masculin ou au féminin. Ainsi, on pourrait dire « Cette écrivain a gagné le Goncourt cette année, et son roman se vend bien », « Unetelle est une écrivain de science-fiction, qui prévoit les plus grandes catastrophes pour notre monde », etc.

 

3. Féminiser la forme du terme en « écrivaine »

Ce qui influence tant l’écrit que la prononciation. Cette forme a été rare (cf. Gallica, on ne la trouve pas dans des œuvres célèbres ; une occurrence au XIVe siècle toutefois dans le Dictionnaire du moyen français) jusqu’à aujourd’hui, si bien qu’on peut la considérer comme un néologisme, mais elle semble se répandre de plus en plus, peut-être depuis le Québec (de nombreuses occurrences dans la presse, sur les réseaux sociaux, etc.). Elle est relevée par Le Robert, le Larousse et l’Académie française qui note, dans son rapport de 2019 sur la féminisation, que cette forme « se répand dans l’usage sans pour autant s’imposer ».

On peut faire toutefois le pari qu’« écrivaine » s’imposera, malgré les récriminations que cet usage peut susciter (« pourquoi faut-il tout féminiser ? », « ce mot est moche », etc.) en raison d’un attachement pour les formes traditionnelles de la langue. Emplois dans la presse:

  • L’écrivaine pose la question du pouvoir des noms, qu’elle choisit en s’inspirant de la réalité, pour mieux la métamorphoser. (Lemonde.fr)
  • « Les impatientes », quatrième roman de l’écrivaine camerounaise, décroche le Prix Goncourt des lycéens 2020 (Lesechos.fr)