« Je ferai » et « je ferais » sont deux formes conjuguées homophones du verbe faire. La première est au futur simple de l’indicatif, la seconde au conditionnel présent. Les valeurs proches de ces deux formes peuvent prêter à confusion. Cette confusion fait partie d’une série de conjugaisons qui posent souvent des problèmes aux francophones ou à ceux qui apprennent le français.
Je ferai : quand l’écrire ?
Cette forme correspond à la première personne du singulier du futur de l’indicatif du verbe « faire ». Elle exprime ce que l’on est certain de faire à l’avenir, de faire une promesse, ou ce que l’on est sûr de faire dans un futur hypothétique (un futur incertain), si une condition se réalise. Exemples :
- Demain, je ferai la cuisine pour nos invités.
- Il est certain que je ferai la cuisine pour nos invités, personne d’autre ne la fera.
- S’il ne
pleut pas demain, je ferai des courses au
marché.
- J’irai certainement faire des courses au marché, à la condition qu’il ne pleuve pas demain.
- Je ferai le ménage dès 18h!
- Une promesse.
- Lucien ne pouvait se fâcher, mais
il suait dans son harnais.
— Eh ! bien, je le lirai, dit Dauriat en faisant un geste royal qui montrait toute l’étendue de cette concession. Si tes sonnets sont à la hauteur du dix-neuvième siècle, je ferai de toi, mon petit, un grand poète. (Balzac, Illusions perdues)- Lucien sera le « petit, grand poète » de Dauriat si ses sonnets sont à la hauteur du siècle.
À lire en cliquant ici : « j’ai fais » ou « j’ai fait » ?
Je ferais : quand l’écrire ?
Cette forme correspond à la première personne du singulier du présent du conditionnel présent du verbe faire. Elle permet :
- d’exprimer un souhait : « Je ferais bien une courte sieste. »
- de former le potentiel (l’action hypothétique a le potentiel de se réaliser) : « Je sais que je ferais des choses extraordinaires, mais on ne m’en donne pas les moyens. » / « Je ferais la vaisselle si tu me laissais partir »
- de former l’irréel du présent (une action ne peut être réalisée
car la condition pour la réaliser est impossible) : « Je ferais de nombreux voyages si j’en avais les
moyens ».
- Je pourrais faire de nombreux voyages si j’en avais les moyens, mais je n’en ai pas, et je n’en aurai pas dans un futur proche.
- de parler de l’avenir vu du passé (ce que l’on pensait de l’avenir vu depuis un moment du passé) : « On avait alors décidé que je ferais une heure mathématiques par jour. »
- de retranscrire le discours direct au futur simple dans le discours indirect : « “Tu feras une grande carrière, je te le dis. ” Elle a dit que je ferais une grande carrière. »
- d’évoquer une information non vérifiée : « Selon elle, je ferais forte impression aux dîners où je me rends ».
- de parler de faits imaginaires : « Devenu sorcier, je ferais des potions qui me rendraient immortel ».
- de formuler une demande de manière atténuée : « Je ferais bien une petite sieste, qu’est-ce que tu en penses ? »
- de s’indigner dans une phrase exclamative ou interrogative : « Moi ! Je ferais peur à toute la famille à chaque dîner de Noël ? Et puis quoi encore ? »
L ecole sert à quoi ? C est pas de l culture générale mais bien de la conjugaison… Un ptit tour en cm1 vous y verrez plus clair….
Certes cela semble évident pour beaucoup d’entre nous, mais quand on voit le niveau de certains en orthographe (un petit tour dans les commentaires sur divers réseaux sociaux vous donneront malheureusement une idée édifiante), cela me semble très utile de faire des révisions !
Elle sert à apprendre l’intérêt des apostrophes et des accents 😉 entres autres !
Bonjour !
Il y a une petite coquille avec l’écriture de Proust ou bien c’est une touche d’humour volontaire de votre part ?
Merci pour vos articles qui sont toujours très instructifs.
Bonne continuation.
Quelle honte… :p Merci