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Pomme de discorde : dĂ©finition & origine (expression) 🍏

Publié le 15/03/2021 (m.à.j* le 23/05/2024)
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⏳ Temps de lecture : 2 minutes

Définition

La pomme de discorde signifie : la raison d’une discorde, la cause d’une dispute.

La pomme de discorde : origine de l’expression

pomme de discorde origine signification exemples
François-Xavier Fabre, Le Jugement de Pùris, 1808 (détail) | Wikimedia Commons

L’expression « la pomme de discorde » est une rĂ©fĂ©rence Ă  un mythe grec. Seule Éris, la Discorde, c’est-Ă -dire la divinitĂ© incarnant la discorde, n’a pas Ă©tĂ© invitĂ©e au banquet donnĂ© pour cĂ©lĂ©brer les noces de ThĂ©tis avec PĂ©lĂ©e, roi de Phthie, en Thessalie. Elle s’invite nĂ©anmoins et, en guise de cadeau, apporte une pomme d’or sur laquelle est Ă©crit “à la plus belle”. Les dĂ©esses HĂ©ra, Aphrodite et AthĂ©na revendiquent ce titre et rivalisent alors pour avoir la pomme : c’est la pomme de discorde.

PĂąris, fils de Priam, roi de Troie, est chargĂ© par Zeus de dĂ©signer Ă  qui revient la pomme. HĂ©ra lui offre de dominer le monde, AthĂ©na la victoire dans les combats, Aphrodite l’amour de la plus belle femme du monde. C’est cette derniĂšre qu’il choisit. C’est le fameux jugement de PĂąris.  PĂąris, Ă  qui l’amour de la plus belle femme du monde a donc Ă©tĂ© promis, part pour la GrĂšce chercher HĂ©lĂšne, la femme de MĂ©nĂ©las, roi de Sparte. Les deux amants s’enfuient. Une guerre fait suite Ă  cet affront, la guerre de Troyes. L’effet de la pomme de discorde a Ă©tĂ©, en dĂ©finitive, dĂ©mesurĂ©.

À lire en cliquant ici : l’origine de l’expression “jouer les Cassandre” !

La Fontaine (1621 – 1695) a tirĂ© une fable de la figure de Discorde :

La déesse Discorde ayant brouillé les dieux,
Et fait un grand procĂšs lĂ -haut pour une pomme,
On la fit déloger des cieux.
Chez l’animal qu’on appelle homme
On la reçut à bras ouverts,
Elle et Que-si-que-non* son frĂšre,
Avecque Tien-et-mien** son pĂšre,
Elle nous fit l’honneur en ce bas univers
De préférer notre hémisphÚre
À celui des mortels qui nous sont opposĂ©s,
Gens grossiers peu civilisés,
Et qui, se mariant sans prĂȘtre et sans notaire,
De la Discorde n’ont que faire.
Pour la faire trouver aux lieux oĂč le besoin
Demandait qu’elle fĂ»t prĂ©sente,
La Renommée avait le soin
De l’avertir ; et l’autre, diligente,
Courait vite aux débats, et prévenait la Paix ;
Faisait d’une Ă©tincelle un feu long Ă  s’éteindre.
La Renommée enfin commença de se plaindre
Que l’on ne lui trouvait jamais
De demeure fixe et certaine ;
Bien souvent l’on perdait, à la chercher, sa peine :
Il fallait donc qu’elle eĂ»t un sĂ©jour affectĂ©,
Un sĂ©jour d’oĂč l’on pĂ»t en toutes les familles
L’envoyer Ă  jour arrĂȘtĂ©.
Comme il n’était alors aucun couvent de filles,
On y trouva difficulté.
L’auberge enfin de l’hymĂ©nĂ©e
Lui fut pour maison assignée

  • *que-si-que-non : la dispute, la querelle
  • **tien-et-mien : la propriĂ©tĂ©

Exemples 

  • La rĂ©partition du butin fut une pomme de discorde entre les conquĂ©rants : certains finirent par se battre pour obtenir telle rĂ©gion, d’autres tel trĂ©sor.

Nous sommes heureux depuis que madame Tesi et madame HolzbaĂŒer font bon mĂ©nage ensemble. Si on nous jette sur les planches une pomme de discorde, voilĂ  nos cartes plus embrouillĂ©es que jamais.

Sand, Consuelo

À lire

  • Catherine Salles, La Mythologie grecque et romaine