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« Vernir » et « vernisser » : quelle différence ?

Publié le 06/12/2021 (m.à.j* le 16/02/2024)
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« Vernir » et « vernisser » sont des paronymes et synonymes qui viennent tous deux de « vernis ». Certaines formes conjuguées sont communes, comme l’imparfait : 

je vernissais
tu vernissais
il vernissait
nous vernissions
vous vernissiez
ils vernissaient

Plus loin, accroupi sur la terre, dans la posture d’un magot de potiche, nous vîmes un potier ventru et débonnaire qui vernissait des pots de fleurs, fraîchement cuits […]

Mirbeau, Le Jardin des supplices

Vernir

Vernir signifie « enduire de vernis », mais à propos des ongles, des tableaux, des meubles, etc.

Pérignon m’a parlé de la manière de vernir provisoirement un tableau : c’est avec de la gélatine, comme celle que vendent les charcutiers, qu’on fait dissoudre dans un peu d’eau chaude et qu’on passe avec une éponge sur le tableau. Pour l’enlever, on prend de même de l’eau tiède

Delacroix, Journal 

— Oh ! je suis heureuse dans le moment, j’ai un vieux très riche… figure-toi que c’est un ancien ébéniste… il vient tous les lundis chez moi… me fait déshabiller toute nue, et se met à vernir mes meubles… Moi, je le suis en le tapotant, et en lui disant : « Comme tu vernis bien ! » A la fin ça l’exalte… »

Goncourt, Journal, 1876 (l’emploi est ici à double sens)

Par extension, il signifie « rendre brillant » comme si un vernis avait été appliqué. 

La pleine lune emplissait l’espace d’une clarté luisante qui semblait vernir tout ce queue ferait.

Maupassant, Au Soleil

« Exalter » et « exulter » : quelles différences ?

Vernisser

Vernisser signifie « enduire de vernis » mais surtout pour les poteries, les faïences. Il est plus rare que « vernir », et rarement employé à l’infinitif

La tuile vernissée est une tuile ordinaire, cuite une première fois, sur laquelle on applique ensuite une couleur à base de pigments naturels, terres ou oxydes métalliques, puis l’émail, à la louche […]

Éric Chevillard, Les Absences du capitaine Cook

Ce jardin, œuvre de Bernard Palissy, organisé en allées se recoupant géométriquement était animé de parterres, d’un labyrinthe, d’une grotte en terre cuite vernissée, tapissée de fausses rocailles, de coquillages, de serpents.

Alain Salamagne, Les lieux de l’histoire de France, X – Le Louvre