Tenir la dragée haute à quelqu’un signifie le dominer, lui faire sentir son pouvoir, lui tenir tête.
Cette expression signifiait aussi autrefois « faire attendre une personne avant de lui donner ce qu’elle désir ». En d’autres termes, faire beaucoup attendre quelqu’un.
Cette expression est bien installée en français de France métropolitaine, et semble être de plus en plus populaire de la deuxième moitié du XXe siècle.
Tenir la dragée haute : origine de l’expression
Les premières occurrences de cette expression se trouvent dès le XVIIIe siècle :
J’en vis en effet dans la suite plusieurs qui pouvaient passer pour la fleur des galants, et que je ne pus m’empêcher de regarder comme autant de beaux-frères, quoique ma sœur me jurât tous les jours qu’elle leur tenait à tous la dragée haute.
– Ce que j’aime en elle, c’est qu’avec une apparente légèreté, elle a des principes sûrs : vous voyez bien ! Elle s’en fait adorer, en leur tenant la dragée haute.
L’expression est probablement antérieure dans la langue parlée.
Il existe deux hypothèses sur l’origine de cette expression.
La première considère la dragée de l’expression comme la friandise constituée d’une amande recouverte de sucre. L’expression pourrait être née des jeux d’enfants qui consistaient à tenir la dragée au-dessus des enfants, peut-être par un fil, pour qu’ils s’amusent en essayant de l’attraper. Autrement, selon Claude Duneton, les parrains devaient, par tradition, autrefois, distribuer des friandises aux enfants après les cérémonies de baptême.
L’autre hypothèse voit en la dragée la dragée de cheval, sorte de friandise qui fallait habituellement tenir hors de leur portée pour les préserver d’accès de gloutonnerie.
Cependant, le Dictionnaire des expressions (Robert) tient cette dernière hypothèse pour gratuite, l’image du cheval n’ayant jamais été associée aux emplois de l’expression.
Voir ici : d’où vient l’expression « à hue et à dia » ?
Exemple
L’expression semble populaire dans le commentaire sportif.
En Coupe de France, Angers a rencontré le PSG à trois reprises pour autant de défaites, la dernière remontant à la finale de 2017, où la formation de Stéphane Moulin avait tenu la dragée haute aux Parisiens au Stade de France. Après avoir trouvé le poteau parisien en première période par Nicolas Pépé, le SCO s’inclina dans le temps additionnel, victime d’un but contre son camp de l’infortuné Issa Cissokho (0-1).
À lire
Dictionnaire historique de la langue française et Dictionnaire des expressions (Robert)
Duneton, La Puce à l’oreille
Dictionnaire Littré, entrée « dragée »
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