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À PIEDS ou à PIED ? (orthographe)🦶

Publié le 17/05/2018 (m.à.j* le 17/05/2024)
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On écrit : à pied. Cette locution adverbiale ne prend pas de « s ». Elle est invariableAinsi, on écrit « rentrer à pied », « course à pied », « mise à pied » ou « à pied d’œuvre ». La forme au pluriel n’est pas très courante à l’écrit si l’on se fie aux chiffres donnés par Google NgramOn est bien sûr tentés d’écrire « pieds » au pluriel puisque nous en avons deux. Cependant, l’orthographe de cette expression n’est pas aussi illogique qu’elle puisse paraître de prime abord. En effet, pour marcher ou se déplacer, on n’utilise qu’un seul pied à la fois. Surtout ici, il est fait référence au moyen par lequel on se déplace (le pied, comme on dirait « à vélo »), et pas aux pieds dont le mouvement nous permet d’avancer. Attention cependant, quelques expressions emploient « pieds » au pluriel. Exemple : « à pieds joints », « de la tête aux pieds » ou « pieds et poings liés ».

Un tas de clownesses mystiques qui se mettent la tête en bas et prient à pieds joints

Huysmans, Là-bas

À lire en cliquant ici : d’où vient l’expression « mettre à pied ? Quelle est son origine ?

 

Exemples avec « à pied »

  • Les deux amoureux avaient décidé de rentrer ensemble à pied pour profiter du beau temps. 
  • Les visages des travailleurs du deuxième groupe étaient éreintés, après avoir été à pied d’œuvre toute la nuit pour réparer les routes détruites.
  • Le triathlon est une discipline moderne qui comporte une épreuve de course à pied, une épreuve de cyclisme et une épreuve de natation (Quelle différence entre décathlon, heptathlon, pentathlon, triathlon et biathlon ?)
  • Puis, au milieu d’une horde de tout âge et de tout sexe, marchaient à pied les gardes-du-corps, ayant changé de chapeaux, d’épées et de baudriers avec les gardes nationaux : chacun de leurs chevaux portait deux ou trois poissardes, sales bacchantes ivres et débraillées.(Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe) ;
  • Malgré cette brûlante température, nous avions été prendre le train d’une heure. Mais Albertine avait eu très chaud dans le wagon, plus encore dans le long trajet à pied, et j’avais peur qu’elle ne prît froid en restant ensuite immobile dans ce creux humide que le soleil n’atteint pas. (Proust, À la recherche du temps perdu)
  • — Tenez, pour vous aider, un jour votre amie Gisèle a sauté à pieds joints par-dessus la chaise où était assis un vieux monsieur. Tâchez de vous rappeler ce que vous avez pensé à ce moment-là. (Ibid)