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Censé : définition · synonymes · exemples · étymologie

Publié le 07/12/2022 (m.à.j* le 16/02/2024)
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Définition

Toujours suivi par un infinitif aujourd’hui, censé signifie « être réputé, être supposé, être présumé ». Par exemple, « je suis censé parler demain soir à la conférence des comptables » signifie « on attend de moi que je parle demain soir à la conférence des comptables ». L’action qui est censée se dérouler est appelée à être faite, mais sa réalisation reste incertaine. « Le livre que l’on m’a prêté est censé répondre à toutes mes questions » signifie qu’on m’a tout simplement affirmé que ce livre allait répondre aux questions que je me pose, mais que je n’en suis pas certain. Ce mot est employé dans un adage très célèbre, « nul n’est censé ignorer la loi », qui signifie que l’on présume que tous les citoyens d’un pays connaissent approximativement ce que la loi permet de faire et ce qu’elle prohibe, et que l’on ne peut pas se prévaloir de la méconnaissance de la loi pour échapper à des poursuites.

Censé est souvent confondu avec son homophone sensé, dérivé de sens qui signifie « qui a du jugement, de la raison, du bon sens ».

Remarques :

  • La construction « censé de + infinitif » relevée par le TLF est très rare : on ne la trouve que dans quelques textes littéraires. En revanche, on peut écrire plus naturellement « il paraît sensé de partir très tôt pour éviter les embouteillages ».
  • La construction « censé que » est tout aussi rare et ne se trouve aussi que dans quelques textes. Exemple : « Ziska, qui avait voulu jusque-là n’être censé que premier après lui, fut proclamé général en chef des Taborites » (Sand, Consuelo)
  • La première édition du Dictionnaire de l’Académie français (1694) donne les constructions censé + nom (« Celuy qui est trouvé avec les coupables, est censé complice » pour « présumé complice ») et censé + pour (tel).

Synonymes de censé

Réputé, présumé, supposé, considéré, estimé.

Étymologie

Censé est le participe passé du verbe censer, qui n’est pas en usage, emprunté au latin censere, « estimer, évaluer / juger, être d’avis ». Le latin censere avait aussi donné le latin censor, « censeur, magistrat romain chargé d’établir le cens, magistrat au pouvoir absolu », qui a lui-même donné censura, « censure, dignité de censeur » et par extension « examen, jugement critique, mœurs sévères », emprunté par le français en « censure ». De même origine, le cens était l’impôt que l’on devait autrefois payer pour être électeur.

Le sens premier de censé était « classé, répertorié, évalué ». Il a pris son sens actuel au XVIIe siècle. L’adverbe « censément » (supposément, apparemment) en est dérivé.