« Loin s’en faut » ou « tant s’en faut » ?
« Loin s’en faut » ou « tant s’en faut » ?
On dit plutôt :
tant s’en faut
ou loin de là
Deux expressions synonymes qui signifient « bien au contraire » se sont ici croisées pour en donner une nouvelle, « loin s’en faut ». Elle est rejetée par l’Académie, ou par Bernard Cerquiglini (voir les Petites Chroniques du français comme on l’aime). Grevisse la qualifie d’ « hasardeuse ».
Son usage est cependant devenu habituel, peut-être même plus que celui de tant s’en faut.
Le vacher et son fils n’ont pas fait preuve de négligence ou d’impréparation, loin s’en faut.
Chronique. Et voici le grand retour des débats sur la dette ! Pas partout, loin s’en faut : en France, certains pensent même qu’elle n’est désormais plus un problème.
Mais nous ne sommes pas, loin s’en faut, au bout du chemin, notamment en ce qui concerne l’accès aux fonctions exécutives locales ou au Parlement.
Chirac, Mon Combat pour la France
Le verbe « falloir » dans « tant s’en faut » est employé dans le sens ancien de « manquer ». Il est présent avec ce sens dans une locution bien plus courante aujourd’hui, « il s’en est fallu de peu ».
Deux alternatives existent, « beaucoup s’en faut » (très loin de là, emploi rare) et « peu s’en faut » (presque).
Voir ici : qu’est-ce qu’une paronomase ?
Exemples :
Dès après le premier dîner que j’avais fait à La Raspelière avec ce qu’on appelait encore à Féterne « le jeune ménage », bien que M. et Mme de Cambremer ne fussent plus, tant s’en fallait, de la première jeunesse, la vieille marquise m’avait écrit une de ces lettres dont on eût reconnu l’écriture entre des milliers.
Oh non ! Je suis plus malade que jamais. – J’agonise, je suis mort, ou peu s’en faut !
Jocelyn et Mireille* ne sont pas à court d’économies, beaucoup s’en faut. Mais le problème qu’ils soulèvent ne manque pas d’intérêt pour autant.
Voir ici : « j’ai fais » ou « j’ai fait » ?